dimanche 17 mai 2009

le temps change

Les talons aiguilles féminisent, la jupe « attractivise », le jeans neutralise, le printemps « sensualise »...


Questions jetées à l'encre...

A l’âge où l’avenir que l’on souhaite se dessine, prend forme dans nos pensées, je me suis senti irrévocablement attiré par le métier d’écrivain. Beaucoup de questions ont accompagné cette vocation : qu’est ce qu’un écrivain, est-ce une profession financièrement vivable, est-ce compatible avec ma volonté de changer le monde, est-ce une vocation sérieuse? Quelle étude mène à cet état?

Qui aime la langue fait des études de lettre. Qui aime la réflexion extrême, intensive fait des études de philosophie. Quelle voie suit celui qui aime écrire? Apprend-on à écrire? J’ai longtemps pensé que non, que l’apprentissage conduit à un formatage de l’écriture et que donc l’on doit faire soi-même son instruction si l’on veut échapper au moule inhérent à la formation.

J’ai toujours été interrogatif vis-à-vis des relations entre les Hommes, de l’histoire personnelle de chacun, du sens de la vie, de l’amour, de la mort, des mots. C’est ainsi qu’après écrivain venait dans l’ordre de préférence les professions de sociologue, de psychologue et de psychanalyste, de pompe funèbre, de chirurgien et de médecin légiste.

Nourris de mes échecs et de mes craintes, ma réflexion m’a amené à choisir les sciences économiques, étude qui synthétise une grande partie de mes aspirations, inclus mon envie de comprendre le fonctionnement de la bourse, le rôle rassurant que je joue les mathématiques dans mon parcours scolaire, et l’envie de changer le monde qui ne peut se faire sans comprendre les mécanismes qui le régissent.

Aujourd’hui j’arrive à la fin de ce périple économique. Le bilan est mitigé. J’ai peu appris sur la bourse. J’ai acquis un certain scepticisme vis-à-vis de la capacité des hommes à changer et par extension à changer le monde. J’ai très peu amélioré mon écriture. Je suis toujours dans la quête du sens. Seuls points positifs : je comprends mieux le fonctionnement du monde et j’ai approfondi ma connaissance de ma personne et de ce à quoi réfère la profession d’écrivain. En ce qui concerne ce dernier point, je suis arrivé aux conclusions suivantes :

- Le métier d’écrivain existe non pas parce que certaines personnes perçoivent un revenu en récompense de leur production, mais parce écrire prend du temps.

- Est écrivain non pas celui qui écrit mais celui qui est publié

- Écrire s’apprend, s’améliore par l’apprentissage, par l’étude des prédécesseurs et par un mélange d’imitation et d’imagination. Raison pour laquelle la plupart des écrivains ont fait des études de lettre

- De part ma lâcheté, je me suis éloigné de ma légende personnelle. Eloigner plutôt que détourner car à mon sens toute voie s’exprime par l’écriture.

- Écrire est libérateur et exaltant

- Au-delà de l’enseignement, il m’est apparu au fil des années que plusieurs autres voies s’ouvre à l’agrégé en lettre : traducteur, critique littéraire, l’édition, la librairie. Il paraît que certains trouvent une place dans la banque. Je me demande ce qu’ils y font. Cela étant la plupart deviennent enseignant. Par vocation, facilité ou manque d’opportunité ? En début de carrière, certains exercent cette profession dans de lointaines contrés : pays de l’Est, pays asiatique, pays anglo-saxons, parfois pays africains. Changement de cadre qui n’est pas toujours salutaire. Enfin, si j’avais su, j’aurai venu.

- J’écris moins pour raconter que pour comprendre et jouer avec les mots, c’est là l'essentiel de mon problème je pense…

De mois en mois je me rapproche du monde du travail. Ironie du sort : je ne voulais pas devenir professeur de français mais je deviendrais peut être professeur de sciences économiques. Au fil des années, transmettre un savoir m’est apparu comme une noble et, à bien des égards, avantageuse voie.

mardi 12 mai 2009

Raisons et horizons

Lorsque j'ai annoncé la création de ce blog à une proche, elle m'a dit, avec une certaine réserve, tes blogs, c'est toujours la même chose. Remarque peu encourageante qui n'est ni tout à fait vraie ni toute à fait fausse. On ne change pas ce que l'on est parce qu'on change de blog mais chacun est un nouveau projet, un nouveau défi.

En approfondissant cette réflexion, une question s'impose, c'est la question du sens, du pourquoi se lancer dans une telle aventure. La réponse est simple: parce que j'aime partager mes pensés et interrogations, parce que certaines choses ne peuvent (mieux) être exprimer que par écrit, parce que j'aime écrire.

Une autre question est sans doute de savoir le pourquoi du changement d'hôte. Trois explications me sautent aux yeux: la quête d'un public différent, plus adulte, plus critique et plus diversifié; l'obligation que j'ai eu de m'inscrire pour poster un commentaire sur le blog du clavier cannibale; enfin, jouir des avantages que présente cette interface, notamment au niveau du design.

J'arrête ici les justifications somme toute assez peu intéressantes.

Ce blog n'est pas mon premier, mais est peut être... mon dernier.